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Photo du rédacteurLuc JACOB

Monnaie libre versus monnaies symbiotiques ?


par Geneviève Bouché


Brillant article de Luc Jacob sur la monnaie libre et ses échecs à répétition !

La monnaie est l'hormone d'échange entre les Hommes : elle permet de déclencher des actions, mais elle n’agit pas seule. Par exemple, associée à la confiance ou à la colère, elle décuple ses effets.

Ce n’est pas une énergie. Toute comparaison d’ingénieur conduit à l’impasse. La comparaison au vivant est plus complexe, mais plus proche de la réalité.

Bilan de la «théorie QUANTITATIVE de la monnaie»

La monnaie actuelle a été conçue pour faire éclore l'ère industrielle. Elle récompense en priorité les entrepreneurs qui prennent des risques et qui permettent de faire des progrès. La devise de leur époque était « le mieux-être pour tous grâce au progrès ». Les politiques les ont adorés car ils prenaient en charge les citoyens : emploi et même plus, du temps du paternalisme.

Mais cette monnaie a des défauts conceptuels qui deviennent criants. La monnaie libre et les affirmations de la « théorie quantitative de la monnaie » tentent d’y remédier, mais elles ne débouchent pas sur des propositions satisfaisantes.

Ses théoriciens considèrent que la monnaie est une énergie, ou un fluide. Ce n’est ni l’un ni l’autre : c’est une hormone externe à l’Homme. Elle déclenche des actions et le résultat dépend du contexte : confiance, colère, enthousiasme …

La monnaie imposée par les acteurs de l’ère industrielle s’appelle « monnaie dette » et elle favorise le « toujours plus ».

À présent, en Europe, nous en avons fini avec cette époque. Nous voulons faire « mieux avec moins ». La logique monétaire ne convient plus.

Passons à la «théorie QUALITATIVE de la monnaie»

Cette volonté de changer de priorité collective résulte d’une réflexion sur le vivant. L’évolution du vivant va de la matière à la spiritualité. Pour y parvenir, le vivant applique cette doctrine. C’est ainsi que les dinosaures sont devenus des oiseaux !

L’ère industrielle, pour nourrir son « toujours plus » a saturé les consommateurs à force de persuasion marketing et dans le même temps elle a saturé son environnement de pollution.

Cette monnaie impose une fuite en avant. Elle est incapable de s’arrêter de produire et donc de polluer.

Il lui faut un contrepouvoir. C’est le sens de la « théorie qualitative de la monnaie ».

Cette théorie repose sur la dualité bien connue des romains : « un corps sain ET un esprit sain ». Elle considère que l’économie est duale :

· Productive pour ce qui concerne les besoins primaires des individus,

· Contributive pour ce qui concerne le vivre ensemble.

Les Hommes existent par eux-mêmes, mais aussi collectivement. Si leur « vivre ensemble » est de qualité, ils produisent de manière plus créative et réactive. Réciproquement, si leur contexte matériel est satisfaisant, ils vivent mieux leur vie familiale, culturelle, démocratique et spirituelle.

Cette notion de dualité n’émerge pas seulement pour des questions liée à la fin de l’ère industrielle, mais aussi parce que nous ressentons le besoin de coopérer avec le vivant et non plus chercher à le dompter avec brutalité. Cette évolution est illustrée dans le film Avalonia de Wal Disney.

Ce dessin animé nous emmène à la rencontre de trois générations unies pour affronter les dangers de la terre inconnue qu’elles ont découverte sous leur propre monde. Le grand père y va avec une machette et un lance flamme. Le fils renonce à aller plus loin et se lance dans l’agriculture avec une plante qui produit de l’électricité, mais il abuse des engrais et les plantes meurent. Alors, le petit fils retourne chercher des plans et les cultive à son tour, mais en regardant comment les cultiver au mieux et durablement.

Nos grands-parents nous ont imposé une monnaie de cowboy, les générations actuelles nous dessinent une monnaie chimiquement instable. Les générations qui arrivent vont instaurer une monnaie symbiotique !

Cette étape va être irréversible. Les nations qui vont la louper vont s’effondrer ! La mutation va être délicate, mais imposée par des facteurs implacables tels que la dette et l’effondrement de la classe moyenne.


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