L'île des naufragés (d'après Louis Even)
- Luc JACOB
- 23 janv. 2021
- 2 min de lecture
Dix naufragés échouent sur une île isolée du reste du monde. Un jour, M. Patate le fermier, fatigué de manger des légumes, va chercher Mme Poule l'éleveuse pour lui demander d'échanger un veau contre des pommes de terre. Mais Mme Poule, qui n’aime pas les pommes de terre refuse de lui donner du veau. Alors monsieur Patate rentre chez lui avec ses légumes. Cependant, Mme Poule pense qu'elle a trop de veaux et aimerait en échanger quelques-uns, mais pas contre des pommes de terre. Le commerce est donc difficile entre les dix du fait de leurs goûts différents, des contraintes saisonnières de production ou de l’impossibilité de couper un veau en deux pour réaliser un commerce équitable. Face à ce problème, les insulaires se sont donc démocratiquement réunis . Ils ont constaté qu'il ne leur manquait rien sur l'île sauf un outil ou une méthode pour faciliter le commerce. Ils se sont souvenus de nos gouvernements dont la gestion financière de l'État est si désastreuse qu'ils pillent par les armes les ressources d'un autre pays ou imposent une politique d'austérité à ceux qui les ont élus, créant souvent le paradoxe d'avoir des sans-abri dans un monde d'abondance et de faire dire à la propagande médiatique que la vie est belle dans nos pays civilisés. Ils décident donc qu’une monnaie doit être crée par la seule volonté humaine pour et sans provoquer de guerres, famines, crises sociales ou politiques tout en préservant et en améliorant leur habitat. Ils mettent en place un organisme d'émission de monnaies qu'ils contrôlent eux-mêmes. Ils définissent la quantité de monnaie nécessaire pour rémunérer la population et leur permettre de profiter de ce bien commun qu'est l'île avec ce qu'elle est en mesure de leur apporter. Un secrétaire est désigné pour inscrire dans le livre commun du collectif une somme de 100 pistos pour chaque individu. 1000 pistos sont donc distribués gratuitement entre chacun en tant que monnaie commune. Bientôt les conditions de vie s’améliorent, mais les 1000 pistos deviennent insuffisants. Les dix naufragés tiennent de nouveau une réunion et redéfinissent les besoins selon les ressources et distribue en 25 nouveaux pistos supplémentaires à chacun. Par l’acquisition de ces 25 euros supplémentaires le compte de M. Patate atteint 175 euros : il a travaillé plus que Mme Poule et possédait 150 pistos . Mme Poule ayant été malade n'avait plus que 50 pistos. Une microtaxe est alors mise en place pour permettre un accès gratuit aux soins de santé, à l'éducation, au logement et à la nourriture. Cette monnaie est basée sur la confiance des insulaires en leur petite société.

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