Le Saint Graal de la pensée macroéconomique est d'intégrer l'analyse du côté réel de l'économie (production, revenu, emploi, investissement, etc.) avec le côté monétaire (crédit, dette, actifs financiers, le financement de l'activité, la conduite
des banques et des autres institutions). (Lavoie)
Nous voulons vivre tranquilles, c’est-à-dire avoir assez d'argent pour être paisible...
Il nous faut donc un emploi qui dans notre système choisi d'organisation en division du travail, permet de proposer des services nécessaires le plus souvent à la société et d'avoir un salaire.
L'État que nous nommons, une fois la sécurité établie, choisit alors comme objectif numéro un l'augmentation du nombre d'échanges de services entre nous,
car ce sont ces échanges et rien d'autre qui créent les emplois. Plus nous sommes nombreux, plus il nous faut d'emplois.
De l'argent est nécessaire aussi bien pour améliorer l'offre d'échange que la demande d'échange et donc l'emploi. L'argent est un lien social que nous avons inventé pour faciliter les échanges au-delà de ce que permettent le troc, les dons, la solidarité...
L'utilisation de l'argent sous ses deux formes, c’est-à-dire virtuelle (le crédit) et physique, a permis de tout temps une croissance des échanges au prix de graves et régulières crises économiques et financières liées à la quantité d'argent circulant par rapport à la quantité de services produits et disponibles à l'échange.
Il convient avons-nous observé de maintenir une certaine quantité d'argent qui ne soit pas trop importante (par rapport à la production disponible à la vente) au risque de l'inflation voire de l'hyperinflation ; ni trop faible au risque de la déflation. Hyperinflation comme déflation sont synonymes de crises, responsables d'un chômage important.
Depuis son origine, nous observons des différences face à la disponibilité de l'argent. Ces différences font que certains laissent dormir de l'argent qui ne circule plus et qui ne sert donc plus à réaliser des échanges et augmenter l'emploi ; quand d'autres si nombreux n'ont comme unique possibilité de s'endetter auprès des premiers. Quand les conditions ne leurs permettent même plus d'emprunter, l'État juge bon de prendre le relais par des aides sociales.
Quand les entreprises, faute d'un carnet de commandes rempli, peinent à offrir un emploi aux chômeurs, l'État encore juge nécessaire d'intervenir.
Afin de lutter encore contre les différences devant la disponibilité de la monnaie, l'État juge aussi indispensable de financer l'éducation, la protection et des infrastructures utiles aux échanges.
Ainsi l'État en France (quel que soit le gouvernement) décide de dépenser environ 1200 milliards d'euros par an.
Comme il décide aussi de taxer seulement environ 960 milliards, (et perçoit 180 milliards de recettes diverses), se pose alors le problème du déficit public choisi par l'État (encore une fois l'État pourrait décider de taxer à hauteur de ses dépenses) qui est donc de nos jours d'environ 80 milliards chaque année qui, additionnés au bout de tant d'années forment notre dette publique de 2000 milliards d'euros.
Quand certains (les néolibéraux, Macron, Fillon...) proposent comme solution de diminuer les dépenses publiques, ils oublient que les taxes récupérées par les impôts (et surtout la TVA) sont proportionnelles aux dépenses de l'État vers le privé. Le privé paiera des impôts proportionnels à la quantité d'argent qu'il a reçue. Moins l'État dépense, moins il va recevoir de taxes en retour. S'il ne change pas le taux d'imposition, l'État sera toujours en déficit, quel que soit le montant de ses dépenses publiques la question sera toujours celle de faire le choix ou non pour l'État de récupérer (sous forme d'impôts) la somme entière dépensée initialement.
Si l'État diminue ses dépenses de 80 milliards par an, les taxes (sur les dépenses de ceux qui ont reçu ces milliards) qui lui reviendront diminueront d'autant s'il ne les n'augmente pas, il y aura toujours le même pourcentage de
déficit public.
Nous avons gardé de Keynes, l'intérêt que peut avoir l'État à effectuer une relance par des dépenses publiques, et quand il s'agit de savoir comment la financer, les néokeynésiens proposent aux banques centrales de fabriquer et prêter de l'argent à l'État (ce qui est interdit par les traités européens, bien que la BCE, et donc les États, l'autorisent de fait par les assouplissements quantitatifs).
Il sera bien temps, quand la croissance sera relancée, de voir diminuer le ratio dette/PIB par le simple fait de l'augmentation du PIB (qui augmenterait plus vite que le coût de la dette...).
La solution des néolibéraux n'a jamais fonctionné, pas plus que celle des keynésiens, c'est pourquoi les gouvernements changent à chaque élection.
Les néolibéraux ont échoué, car ils ne sont pas parvenus à réduire les dépenses publiques.
Les néokeynésiens ont échoué, car le PIB n'augmente pas assez par rapport aux dettes nécessaires aux dépenses publiques.
Le problème numéro un reste alors celui financement des dépenses publiques.
L'État doit-il, et si oui, comment peut-il s'organiser pour aider les plus démunis des ménages et des entreprises, préserver la planète, augmenter l'emploi, assurer leur protection sans augmenter la dette publique ?
Par ailleurs et depuis 48 ans, un nouveau système monétaire international apparaît, qui rompt le lien entre l'or et la monnaie. Ce qui permet de s'affranchir de la limite physique de l'or pour permettre une augmentation de la masse monétaire mondiale proportionnelle à l'augmentation de la production mondiale au service de l'emploi.
Il nous faut de l'argent, de plus en plus, car nous sommes de plus en plus nombreux, et sa création devient maintenant possible indépendamment de nos réserves d'or. Toute la génération de nos politiques nés entre 1920 et 1980, élevés aux dogmes néolibéraux et pour qui la création monétaire est directement responsable de l'inflation, quelle que soit la situation économique va s'auto-interdire de fabriquer de l'argent (la peur de l'inflation) et tous les États vont organiser entre eux une guerre des monnaies pour tenter grâce à leurs industries, au tourisme et à des accords financiers et fiscaux de gagner des capitaux et d'augmenter la part du gâteau en en prenant aux autres. L'argent, il faudra le gagner ou l'emprunter (sans se soucier de savoir d'où il vient ni où il va ?).
La monnaie virtuelle, c’est-à-dire le crédit qui est une promesse de payer, a toujours existé. Le crédit serait moins inflationniste que la création monétaire par l'État. Le crédit est tellement indispensable au bon fonctionnement des échanges
dans notre organisation actuelle que les tentatives de s'en passer ont le plus souvent été accompagnées aussi de graves crises économiques et sociales.
Nous ne parvenons pas (encore ?) à nous passer du crédit, mais son utilisation et surtout sa quantité peut engendrer des désastres incroyables.
La gestion du crédit assurée par les États et les banques (centrales et secondaires) dans nos économies d'endettement est si délicate qu'aucun consensus ne se dégage à la lecture de la littérature économique depuis les
La vision post-keynésienne épouse alors le chartalisme et permet de répondre à bien des questions.
• La monnaie (la devise) est fabriquée par l'État lors des dépenses publiques, et toutes ces dépenses publiques (vers les comptes privés) forment la monnaie en
circulation (pour les échanges et donc l'emploi).
• Le privé (les ménages et les entreprises) ne peut disposer comme argent que celui dépensé par l'État.
• Dans un système fermé ou au sein d'une zone avec un bilan commercial import-export nul (comme l'Europe par exemple), le déficit public est donc égal à l'épargne privée.
• Diminuer la dette publique est donc synonyme de diminuer l'épargne existante, annuler la dette veut dire faire disparaître l'argent qui existe sur nos comptes.
• L'État n'a pas de contrainte à sa dépense.
• L'État peut taxer à la hauteur qu'il décide. À ce jour il choisit de dépenser à hauteur de 57 % du PIB et de taxer à hauteur de 45 % (soit un déficit de 12 % du PIB).
• La somme dépensée et non taxée (non récupérée par l'État) reste donc sur les comptes privés d'un faible pourcentage d'entre nous, elle est au moins de 80 milliards d'euros par an et elle correspond à la somme que l'État décide d'emprunter sur les marchés financiers chaque année. Les prêteurs ne trouvant de meilleurs placements plus rémunérateurs ou moins risqués.
• Si cette somme ne tourne plus, ne permet plus d'échanges, l'État a deux solutions, soit la taxer pour la dépenser, soit au moins l'emprunter à ceux qui la possèdent (l'État pourrait en fabriquer, mais cela ferait trop augmenter la masse monétaire par rapport à la production) pour la dépenser.
• Les États ont choisi de favoriser le crédit bancaire privé pour limiter les dépenses publiques.
• Ce système de crédit si pratique est un système instable qui tend vers des financements à la Ponzi et les pertes d'emploi qui vont avec.
• Une meilleure distribution et redistribution de l'argent permettrait d'augmenter la quantité d'argent qui sert à réaliser des échanges, de diminuer la nécessité des crédits et des dettes privées et publiques.
• Le problème des différences face à la disponibilité de la monnaie est un problème moral, mais dans une vision purement économique, ce problème est surtout la cause des causes économiques du déficit public et des dettes publiques
et privées, motivant elles-mêmes des politiques d'austérité qui restreignent les budgets santé, éducation, protection...
• Assimiler et accepter ces interprétations est la voie vers un nouveau système monétaire international dont il est urgent de débattre entre nous. Il pourrait nous éviter des prochaines crises économiques dont certaines s'accompagnent de guerre, de totalitarisme. Sans faire le malin, c'est certainement pour bientôt...
Modestement écrivait Berruyer, je n'ai prétention à détenir aucune vérité (je la cherche avec vous), ni à vous convaincre de quoi que ce soit. Je souhaite simplement élargir le périmètre de vos informations pour que vous puissiez vous-mêmes vous faire votre propre opinion, ce qui est la base de la citoyenneté.
Au final, la crise actuelle de 2006 à nos jours résulte de la transformation que nous avons faite sous une influence néolibérale, de notre système économique en un système qui privilégie principalement le court terme au détriment du long terme, l'intérêt individuel au détriment de l'intérêt collectif et la liberté absolue au détriment de l'égalité et de la fraternité.
Bien sûr, écrit-il aussi, notre génération a méthodiquement détruit tous les garde-fous mis en place par nos ancêtres pour sortir des crises passées :
démembrement des banques, limitation drastique de la spéculation, entraves raisonnables à la liberté de circulation des capitaux, limitation du poids du secteur financier, système monétaire international limitant la distribution débridée de crédits, syndicalisme puissant, volonté d'équilibrer les balances commerciales, modèles sociaux généreux limitant la dureté du capitalisme pur, hausse régulière des rémunérations, compression radicales des inégalités, etc...
(Olivier Berruyer).
Pour chris06, « le débat politique doit porter sur ce que j’appellerais « l’architecture du système monétaire, bancaire et financier », c’est-à-dire, comme le dit justement Allais, les conditions qui doivent permettre un fonctionnement efficace et équitable d’une économie capitaliste de marchés, et non pas sur la question de savoir si le capitalisme est à l’agonie ou qu’il faille passer à quelque chose d’entièrement différent comme le suggèrent les néomarxistes et autres anti-capitalistes en herbe.
Autrement dit le système de prix (des biens de consommation et des actifs) qui résultent d’un système de marchés (offre et la demande, prix se font à la marge,
la valeur dépend de l’utilité marginale) doit pouvoir fonctionner de manière efficace et équitable, mais pas si le moyen d’échange et l’unité de compte qui sous-tend ce système de prix, la monnaie, et ses vecteurs de création, de distribution et d’échange n’obéissent pas à des conditions bien particulières dont il s’agit de débattre aujourd’hui.
Il est à peu près certain que si nous continuons avec l’architecture actuelle (changes flottants, monnaie de réserve dominante : dollar, système de paiement non scindé du système de financement, etc…), ce système finira par exploser entraînant des événements politiques, sociaux et économiques dont la violence sera sans aucune commune mesure avec tous ceux que l’humanité a connu jusqu’à ce jour… Espérons, c’est notre seul espoir, que les américains, les chinois, les européens, les russes, les japonais, les indiens, les brésiliens finissent par ce mettre vraiment autour d’une table pour en débattre et mettre en place une nouvelle architecture monétaire, bancaire et financière avant qu’il ne soit trop tard. »(Chris06)
Pour ma part, après toutes ces années de lecture, alors que je notais bien les phrases claires qui me permettaient d'entrevoir les différents raisonnements des diverses écoles d'économie, je me retrouvais avec des centaines de pages d'écritures. J'ai surtout retenu que ni la pratique, ni l'opinion, ni la plupart des théories économiques, ne prennent suffisamment en compte la puissance potentielle de la monnaie et l'importance cruciale de son mode de création (le crédit). Ces pages avaient cependant un fil conducteur, celui de notre vie économique, mais donc de notre vie tout court. Il eut été idiot de les effacer. Si j'ai pu par mon travail de lecture, de compréhension puis d'explication, aider d'autres que moi à ouvrir les portes du monde économique pour mieux comprendre notre quotidien privé et professionnel (à l'hôpital par exemple) et
surtout mieux le gérer, alors j'ai fait le job…
Comme disait Jaurès, « si on veut aller à l’idéal, il faut d’abord commencer par comprendre le réel ».
Qu'est-ce qui pourrait nous en empêcher ?
Le manque de connaissance de tous, la volonté des uns...
Et pourtant, c’est nous qui faisons les règles du jeu !
“In fine, cette crise se résume à un banal combat de répartition du patrimoine.
Bien entendu, c'est dans ces périodes qu'il convient d'être particulièrement vigilant sur les points des libertés publiques, de la solidarité et de la démocratie.”
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