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Photo du rédacteurLuc JACOB

Changer le système monétaire international

12 Août 2004(Chris06) sur le blog du plan C

Nous l'avons déjà évoqué, mais résumons : vu que les prix sont déterminés dans une unité de compte, la monnaie, qui elle-même sert pour les échanges, il est absolument essentiel que cette monnaie, ou plutôt ces monnaies, qui forment ensemble un système monétaire international, c’est-à-dire le système de paiement des échanges de biens et de services au niveau mondial soit en adéquation avec la production de richesses réelles. Il faut aussi que les taux de changes entre les différentes monnaies permettent d'équilibrer, sur le long terme, les balances commerciales des différents membres du système. Or c'est bien là où le bât blesse, nous avons mis en place depuis 1971 un système monétaire international totalement aberrant. Celui des monnaies de réserve fiduciaires, c’est-à-dire basées sur la confiance nous l'avions vu, et non plus adossées à une quantité d'or ; et flottantes. Ce système présente les caractéristiques viciées suivantes :

• toutes les monnaies n'y participent pas, mais seules les monnaies dites de réserve ; • il existe une monnaie nationale hyper dominante, le dollar, qui représente certes plus de deux tiers des réserves et 85% de tous les échanges internationaux (chiffre récent de la BRI). Comme Robert Triffin avait déjà expliqué en 1960, aucune monnaie nationale ne peut servir d'étalon monétaire à moins que cette nation ne représente la majeure partie du PIB mondial ;

• les banques centrales peuvent manipuler le cours de leur monnaie par la création monétaire qui ne leur coûte rien puisque les monnaies n'ont plus de contrepartie physique (or ou autre chose) ;

• les banques privées peuvent elles-mêmes fabriquer de la monnaie en concédant un crédit et ne doivent garder en réserve qu'une fraction minimale des dépôts ; • la masse monétaire mondiale, c’est-à-dire M1 (dollar, euro, livre, yen) a cru à un rythme trois fois plus rapide que la richesse réelle créée ;

• les déséquilibres des balances commerciales, loin de tendre vers un minimum, ne font qu'augmenter ;

• ce système est devenu hautement instable et peut exploser à tout moment. Comment voulez-vous que le système de prix, la loi de l'offre et la demande, fonctionne correctement quand les unités de compte dans lesquels ils sont déterminés sont aussi facilement manipulables ? C'est tout simplement impossible. Nous ne sommes plus dans une économie de marchés, mais dans une économie entièrement dirigée par des banquiers centraux qui se livrent à une guerre des monnaies aussi stupide que contre-productive. Les prix des biens et des actifs n'ont plus aucune relation avec leur valeur fondamentale (que cela soit l'immobilier, les actions, les obligations, les matières premières). Les taux d'intérêts sont entièrement manipulés par les banquiers centraux. Dans ces conditions, il semble évident que le PIB ne mesure plus rien de réel !

Il est urgent de changer l'architecture du système monétaire et bancaire mondial avant qu'il ne soit trop tard, car sinon c'est tout le système de paiement, c’est-à-dire toute l'économie, qui s'arrêtera. Nos sociétés n'y survivraient pas. L'idéologie de l'école autrichienne (Carl Menger, Ludwig Von Mises, Friedrich Von Hayek, Murray Rothbard) est cohérente avec le principe de l'économie basée sur la monnaie. Dans une économie basée sur la monnaie, ce qui donne de la valeur aux produits et aux services, c'est leur rareté : plus un produit, une ressource, une compétence est rare, plus elle aura de valeur marchande ; plus elle est abondante, moins elle aura de valeur marchande. Donc, il est logique, dans pareil système, de rendre également rare ... la quantité de monnaie disponible. Par conséquent, en effet, l'école autrichienne est logique lorsqu'elle préconise de rendre rare la quantité d'argent disponible, afin de lui conserver sa valeur. Cela ne signifie toutefois nullement que c'est un bon système qui servirait l'intérêt des peuples. Si l'on analyse le système sur cette base (l'intérêt supérieur des peuples et des citoyens), on ne peut qu'en arriver à la conclusion que ce système est le plus mauvais des systèmes ! Pourquoi ? Parce que le système d'économie monétaire consiste, in fine (c'est-à-dire dans la logique absolue prônée par l'école autrichienne) à créer (artificiellement) la pénurie et à gérer celle-ci, au seul bénéfice d'une très petite minorité qui s'est approprié la majeure partie des ressources disponibles sur la planète à son profit. Ce système d'économie fondée sur la monnaie entraîne inévitablement la compétition, la concurrence et la pénurie, puisqu'il doit ne jamais y en avoir assez pour tous (s'il y a assez pour tous, alors les choses n'ont plus de valeur et l'argent n'a plus d'intérêt). Ce système a sans doute eu sa raison d'être, il y a encore un, voire deux siècles, mais à présent que le monde est « fini », que les connaissances scientifiques et techniques permettent de gérer l'ensemble des ressources de la planète, ce système est devenu non seulement inefficace et obsolète, mais au contraire, la cause fondamentale de tout ce qui cloche dans ce monde. Il serait plus que temps de songer à un tout autre système, un système encore jamais vu par le passé. Une économie basée sur le partage équitable des ressources de la planète, celles-ci étant préalablement reconnue héritage et patrimoine commun de tous les êtres vivant sur la Terre. (Chris06)


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