A chaque scrutin la question se repose ; à chaque fois les politiciens , relayés par les ignorants endoctrinés, vilipendent les abstentionnistes car si ces derniers ne veulent pas choisir ils auraient une autre solution = le vote blanc ou nul.
S’abstenir ne serait pas un acte citoyen car « voter est un devoir » !
Voter serait le propre de la démocratie !
Et si ces moralistes de pacotille vous manipulaient ?
Quelle est la différence entre abstention citoyenne et votes blanc ou nul ?
Nos marionnettistes vous expliqueront que voter blanc ou nul c’est refuser le choix (referendum) ou les candidats (élections) qui vous sont présenter alors que s’abstenir c’est se désintéresser de l’objet même du scrutin, c’est à dire de la vie de la cité.
Les abstentionnistes seraient donc des marginaux.
En réalité, ce n’est pas le cas et la très grande majorité des abstentionnistes qui souhaitent participer à la vie de la cité et pour lesquels l’abstention est un acte citoyen réfléchi = l’abstention citoyenne
Explications :
1. Le vote un acte démocratique qui serait un devoir
Si la participation électorale est une mesure du niveau de démocratie alors nous serons étonnés de constater que ce sont dans les dictatures qu’elle est la plus élevée. En Chine par exemple, l’élection présidentielle 17 mars 2018 a donné 0 % d’abstention pour 99,66 % de votants (les 0,04 % restants étant indisponibles le jour du vote). Nombreux sont les autres exemples.
Idem lorsque le vote est obligatoire comme en Ouganda dans les années 70.
Le vote « est un droit » et non « un devoir » ; L’imposer serait un acte liberticide, c’est pourquoi il n’est pas officiellement obligatoire. Les moralistes se contentent de nous pourrir l’esprit.
Au contraire, félicitons-nous d’avoir la liberté d’aller ou non voter.
2. La signification du vote
La cause commune à l’abstention et aux votes blancs ou nuls est le refus d’exprimer un choix entre les propositions qui sont soumises.
Mais l’interprétation est différente :
Le vote blanc ou nul signifie que je ne veux aucune des propositions, mais que J’ACCEPTE LE RESULTAT DU SCRUTIN - JE VALIDE LA LEGITIMITE DU RESULTAT
L’abstention signifie que, non seulement je refuse les propositions présentées, mais aussi que je ne valide pas le résultat du scrutin.
Avec le vote blanc ou nul le vainqueur de l’élection n’a pas été choisi mais il a été élu par vous. La conséquence en terme d’appréciation est différente.
Pour illustrer la nuance appuyons nous sur l’exemple du jugement de Salomon.
Deux femmes revendiquent chacune d’être la mère d’un même enfant.
Le roi Salomon ne pouvant savoir qui est la vraie mère propose aux deux mères de partager l’enfant en deux et d’en donner une moitié à chacune.
Le scrutin (abominable) consisterait dans ce cas à demander à chacune la moitié qu’elle désire.
Le vote exprimé consiste à choisir une moitié,
Le Vote blanc ou nul consiste à dire « je ne peux pas choisir donc je prendrai la moitié que vous m’attribuerez »
L’abstention ne dit pas seulement qu’elle ne choisit pas mais aussi qu’elle n’accepte pas la solution de partage et propose une autre solution s’il en existe. Dans le jugement de Salomon une des femmes refuse le partage et laisse l’enfant entier à sa rivale, alors même qu’elle était la vraie mère.
Cela peut paraître macabre mais c’est le sens de l’abstention.
Idem lorsqu’on demande à un parent de choisir lequel de ses deux enfants sera sacrifié, sinon il le seront tous deux.
Certains parents feront un choix pour en sauver un =Vote exprimé.
D’autres refuseront de choisir au risque que les 2 soient sacrifiés = vote blanc ou nul
D’autres encore chercheront une solution de substitution à proposer ; comme de se proposer eux-mêmes comme victime ou de suggérer de faire quelque chose en échange de la vie des 2 enfants , etc. c’est l’abstention
Il n’est pas question de juger de l’un ou l’autre des choix mais de montrer ce qu’ils impliquent.
Avec l’abstention, on ne reconnaît pas la légitimité de celui qui sera élu. C’est important car les présidents en place ces dernières décennies n’ont cessé de justifier leurs actes en arguant que leur programme avait reçu l’accord de la majorité des votants, se référant alors au seul second tour. Or ce second tour vise un objectif d’élimination du plus mauvais et non pas d’approbation d’un programme qui n’a lieu qu’au premier tour.
Ainsi E. MACRON qui use et abuse de cette légitimité n’a en réalité obtenu que 18,19 % d’approbations. On pourrait en déduire qu’il a reçu 81,81 % de désapprobations ; eh bien NON.
Les votes blancs et nuls ne sont pas des désapprobations mais des chèques en blancs accordés à la solution adoptée en cas de référendum ou à l’élu, soit 8,59 % revendicables comme une approbation.
Les inclure dans les votes exprimés augmenteraient la légitimité du gagnant.
Quand et pourquoi refuser de reconnaître la légitimité d’un scrutin au moyen de l’abstention ?
Réponse : Lorsque le scrutin limite le choix à des propositions inacceptables.
Dans le cas des présidentielles il faut bien élire un président ; le poste ne peut pas rester vacant !
Ce n’est pas le principe de l’élection qui est en cause ; ceux qui ne s’intéressent pas aux affaires de la société, ceux qui ne veulent pas de président, les vrais marginaux ne s’inscrivent pas sur les listes électorales.
Ceux qui s’abstiennent ont fait la démarche de s’inscrire sur ces listes. C’est bien la preuve qu’ils s’intéressent à la politique contrairement à ce que disent ceux qui les pointent du doigt.
S’ils s’abstiennent c’est parce qu’ils refusent les candidats en lice ; ce que font aussi les blancs ou nuls. Mais si ces derniers valident le résultat, les abstentionnistes réclament eux d’autres choix. Et c’est là que le bât blesse !
Dans une véritable démocratie la candidature devrait être ouverte à tous et il suffirait alors de proposer de nouveaux candidats pouvant recevoir une approbation majoritaire.
Mais nous ne sommes pas en démocratie mais en particratie, c’est à dire que les partis (la sphère politique) monopolisent le pouvoir.
C’est pourquoi les candidats ne peuvent être issus que des partis afin de préserver leur monopole.
D’où le suffrage censitaire où les candidats doivent avoir reçu le parrainage de 500 « politiciens professionnels ».
L’abstention citoyenne est un acte civique exprimant la volonté de transformer le scrutin pour l’ouvrir à tous les citoyens formant le peuple souverain. C’est une profession de foi démocratique.
Comptabiliser ensemble les abstentions, nuls et blancs donnerait une meilleure vision du niveau de légitimité d’un résultat.
Chacun appréciera si l’abstention est préférable ou non aux votes blancs ou nuls.
Christian Wandebrouck
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